Communiqué du 5 mai 2001


L’association « Pour Que Vivent Nos Langues » soutient l’initiative de Jack LANG pour les langues régionales.

L’association « Pour Que Vivent Nos Langues » (1) s’est créée en l’an 2000 pour obtenir la ratification par la France de la Charte Européenne des Langues Régionales ou Minoritaires. Son assemblée générale a eu lieu ce samedi 5 mai 2001 à la Maison des Basques à Paris. Elle regroupe des associations et des militants alsaciens, basques, berbères, bretons, catalans, corses, franco-provençaux, occitans, réunionnais, roms, yiddish, d’arabe dialectal et des langues d’oil.

La demande démocratique des populations concernées en faveur de la reconnaissance des langues régionales ou minoritaires est de plus en plus forte et les consensus locaux sont très larges. Face à cette attente, le gouvernement, à travers le ministre de d’Education Nationale Jack LANG, a pris le 25 avril dernier une initiative favorable, qui, si elle aboutit, permettrait de donner une place véritable à l’enseignement de nos langues au sein de l’Education Nationale. Au-delà des langues régionales, il est important que les langues minoritaires non territoriales (arabe dialectal, berbère, romani, arménien occidental) soient elles aussi prises en considération dans les dispositifs prévus. Mais toute initiative gouvernementale en ce domaine est soumise à la censure de la Constitution. Tout pourrait être de nouveau bloqué, comme cela a été le cas en juin 1999, quand le Conseil Constitutionnel a opposé son veto à la ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales ou Minoritaires.

Aussi, l’association Pour Que Vivent Nos Langues, tout en apportant son soutien à l’initiative de Jack LANG, estime urgent que soit enclenchée une procédure de modification de la Constitution pour que cessent les entraves au développement des cultures et des langues régionales ou minoritaires et pour que la France se rapproche enfin dans ce domaine des normes en vigueur dans le reste de l’Europe.

Profondément choquée par la répression sanglante de l’Etat algérien contre les berbères de Kabylie l’assemblée générale partage la douleur des familles des victimes. Elle exige le respect des droits élémentaires, politiques, sociaux et culturels des Berbères, la fin des massacres et l’établissement de la démocratie.

L’association Pour Que vivent Nos Langues a lancé, à sa création, une campagne de collecte de chèques-pétition de 10 francs (ou 2 euros). Cette action est parrainée par de nombreuses personnalités dont font partie : Jean-François BERNARDINI, Marc BRON, Dominique CAUBET, Salem CHAKER, Anna-Vari CHAPALAIN (Bureau Européen des Langues moins répandues) Suzanne CITRON, Mickaël CROCHET (Mouvement Pour le Respect de l’Identité Culturelle Réunionnaise), Anaïd DONABEDIAN (Société des Etudes Arméniennes) le groupe FABULOUS TROBADORS, Mabrouk FERKAL (Congrès Mondial Berbère), Michel GAUTIER (Défense et Promotion des Langues d’Oïl), Roger GICQUEL, Vania de GILA-KOCHANOWSKI (délégué de l’Union des Roms auprès de l’UNESCO), Henri GOESTCHY (Haut Conseil National des Langues de France), Robert LAFONT, Lluis LLACH, Tangi LOUARN (Comité Républicain pour la Charte Européenne des Langues), Hughes MOUTOUH, le groupe LOS NADAUS, Itzhok NIBORSKI, Gilles PERRAULT, Yves PLASSERAUD (Groupement pour les Droits des Minorités), Patrick POIVRE D’ARVOR, Roger RAMCHETTY (CCEE de La Réunion), Eugène RIGUIDEL, Peio SERBIELLE, Claude SICRE, Alan STIVELL, le groupe I MUVRINI, Joseph YACOUB (Institut des droits de l’homme, Université Catholique de Lyon)…

(1)               Sont membres de l’association PQVNL au niveau national : Régions et Peuples Solidaires, Les Verts, le Bureau Européen des Langues Moins Répandues, le Comité Républicain pour la ratification de la Charte Européenne.

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